Dans le Contrat d’engagement jeune (CEJ), l’introduction de l’idée d’« engagement », en lieu et place de celle de la « garantie », affirme la nécessité d’une implication des jeunes, tout en situant ce programme dans les incitations à l’activation. C’est cette nouvelle philosophie qui est ici saisie pour en mesurer l’efficacité, dans la relation d’accompagnement qui lie les conseiller·es en insertion et les jeunes accompagné·es : que change ce nouveau dispositif à la relation des jeunes à l’emploi et à l’État ? Cette contractualisation donne-t-elle une nouvelle responsabilité autonomisante ou est-elle vécue comme une contrainte ? L’engagement des jeunes transforme-t-il le travail des conseiller·es ? De quelles manières le CEJ cohabite-t-il avec d’autres dispositifs ? Les objectifs sont de caractériser les jeunes du CEJ, d’éclairer les usages du dispositif et de « typologiser » les sorties du CEJ ; de caractériser les pratiques d’accompagnement ; d’appréhender les gestes professionnels des conseiller·es en acte ; d’étudier les enjeux de concurrence ou de complémentarité entre les dispositifs.

Équipe

Équipe Céreq

Centre de Recherche en Economie et Management (CREM)
Nathalie BEAUPERE

Institut de Recherche sur l'Education, Sociologie et Economie de l'Education (IREDU)
Julien BERTHAUD

Droit et Changement Social (DCS)
Valérie GOSSEAUME

Département Travail, Emploi, Professionnalisation (DTEP)
Michael SEGON

Également

CURAPP-ESS
Nicolas BRUSADELLI, Florence IHADDADENE

TRIANGLE
Loïck LEGRENEUR

IREDU
Océane VILCHES

Commanditaires

  • DARES (hors évaluation du PIC)

2025 > 2026
Ce qui sera fait

Plusieurs valorisations des résultats sont prévues.

2024 > 2025
Ce qui a été fait

Le projet de recherche s’appui sur des données qualitatives issues de 223 entretiens auprès des jeunes, d'entretiens auprès des conseiller·es, des journées d’observation portant sur les entretiens de suivi individuel des jeunes, la signature ou CEJ ainsi que les ateliers collectifs proposés. Les premiers résultats ont été discutés lors d'un comité en octobre 2024. Quelques investigations complémentaires on été menées jusqu'en janvier 2025. Le rapport final a été discuté en comité de restitution en juin 2025. La recherche a fait l'objet d'une communication lors du congrès de l'Association Française de Sociologie (juillet 2025). L'enquête documente ainsi une transformation profonde des métiers de l’accompagnement. Le CEJ renforce les logiques gestionnaires dans les pratiques des conseillers, tout en accentuant leur polyvalence et ceci, souvent sans formation adaptée. Cette évolution crée une tension durable entre les dimensions administratives et la mission socio-éducative du métier. L'étude montre aussi que le CEJ a des effets ambivalents pour les jeunes : il est perçu comme une aide utile et un soutien concret, notamment via l’allocation. Il améliore parfois la relation à l’État mais il impose aussi un contrôle accru des comportements, des contraintes sur la gestion du temps, et une injonction à formuler un projet souvent éloigné de leurs réalités. De plus, la logique de conditionnalité est renforcée : le CEJ repose sur un accompagnement intensif à condition de « mériter » l’aide. Le respect des règles, l’activation continue et la démonstration de motivation deviennent des critères implicites d’accès ou de maintien dans le dispositif. Ensin apparaît une pression au placement rapide : l’objectif d’insertion prend le pas sur l’accompagnement progressif. Les jeunes sont encouragés à accepter rapidement toute opportunité d’emploi, parfois au détriment de la qualité du projet ou de sa durabilité.

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2023 > 2024

Le projet de recherche a débuté en septembre 2023 et s’appuie sur des données qualitatives issues d'entretiens auprès des jeunes, d'entretiens auprès des conseiller·es et de journées d'observation (signature et renouvellement du CEJ, suivi individuel des jeunes, ateliers collectifs). 190 entretiens ont d'ores et déjà été réalisés et plusieurs semaines d'observation menées. Ces enquêtes sont réalisées dans les Missions locales et agences France Travail. Dix territoires sont investigués.