Dans un contexte où les soft skills, compétences sociales ou encore savoir-être, sont omniprésents dans les discours des recruteurs, ce projet s’intéresse aux jugements et attentes des employeurs et à la façon dont les jeunes se les réapproprient. L’objectif est de mettre en avant les compétences sociales valorisées par les employeurs et leurs représentations concernant ces compétences. En effet, la définition de ces compétences fait l’objet de vifs débats. Faut-il parler de compétences ? De traits de personnalité ? L'objectif est aussi de confronter ces représentations à celles des jeunes. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, comment les jeunes se réapproprient-ils les attentes et injonctions du marché du travail ? L’hypothèse est que les compétences sociales que les jeunes identifient comme nécessaires sont liées à leurs attentes en termes d’emploi et leur rapport au travail. Il s'agit également de questionner l’importance croissante qui leur est donnée sous l’angle de la justice et des inégalités. Contrairement aux compétences académiques, les compétences sociales sont moins développées dans le système éducatif français et dépendent davantage du milieu familial et de l'origine sociale. Ainsi, dans quelle mesure leur valorisation n’aggraverait-elle pas les inégalités sociales, en particulier sur le marché du travail ?
Équipe
Équipe Céreq
Institut de Recherche sur l'Education, Sociologie et Economie de l'Education (IREDU)
Julien BERTHAUD
Également
CREN
Ines ALBANDEA
2025 > 2026
Ce qui sera fait
Publication d'un article dans une revue scientifique.
2024 > 2025
Ce qui a été fait
Les résultats issus de l'enquête qualitative menée auprès des jeunes a fait l'objet d'une communication dans un colloque international. Une enquête quantitative par questionnaire a été menée auprès de jeunes et d'étudiants sur leur rapport à l'emploi et au travail. Une exploitation croisée des entretiens et des questionnaires a été réalisée afin d'illustrer l'hétérogénéité du rapport au travail des jeunes en la confrontant aux a priori véhiculés par les discours médiatiques et managériaux sur la spécificité générationnelle des jeunes vis-à-vis de l'emploi.
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2023 > 2024
La phase d'enquête qualitative auprès des jeunes a permis de réaliser 89 entretiens auprès de différentes catégories de jeunes (étudiants de filières sélectives, étudiants de filières générales et professionnelles, jeunes éloignés de l'emploi suvivis par une Mission locale). Les premières exploitations ont permis d'établir plusieurs premiers constats concernant le rapport au travail des jeunes. Les jeunes des formations les plus sélectives et prestigieuses, qui sont le moins concernés par les questions de tensions sur le marché du travail, présentent le regard le plus distancié à l’emploi. Les jeunes issus des formations professionnelles, moins longues que les formations sélectives mais très en lien avec un métier spécifique, sont ceux qui semblent adhérer le plus au monde du travail et au discours concernant les attentes des employeurs. De manière générale, les premières expériences du monde du travail sont importantes dans la construction du rapport au monde professionnel chez les jeunes, des expériences individuelles de vexations ou d’humiliations vécues par les étudiants dans leur « petits boulots » saisonniers ou par des jeunes chômeurs lors d’expériences professionnelles passées peuvent conduire à rejeter certaines formes d’organisation du travail ou encore le rapport hiérarchique entre patron et salarié.
2022 > 2023
Valorisations
Communication à l'European Conference on Educational Research en août 2024 à Nicosie (Chypre).