La formation professionnelle continue (FPC) est sommée par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux de s’adapter à de nouveaux besoins et usages. La formation présentée comme l’instrument majeur de l’employabilité des salariés et des demandeurs d’emploi et comme le principal outil des mobilités devrait dans l’avenir renvoyer plus nettement à l’exercice d’un droit individuel. Cette réorientation ne peut pas s’interpréter seulement en termes utilitaristes et (étroitement) rationnels via la théorie du capital humain. Elle gagne à être également abordée sous l’angle des capabilités défendues par Amartya Sen. Ce faisant, les diverses dimensions de la FPC, au-delà de la seule augmentation de la productivité, peuvent être reconnues, y compris celles qui relèvent du développement personnel et du bien-être des travailleurs. La confrontation des deux approches permet également d’interroger la « gouvernance » que les pouvoirs publics entendent mettre en place. Cette gouvernance vise à court et moyen termes à promouvoir des comportements de « bons » consommateurs en matière de formation et à plus long terme des réflexes de co-investissement. Cette gouvernance est-elle vraiment susceptible d’offrir aux salariés, notamment à ceux qui travaillent dans une petite entreprise (moins de 50 salariés), une véritable liberté positive d’action ? Ne place-t-elle pas plutôt la formation sous le joug d'une employabilité associée, à tort, à la seule responsabilité des travailleurs ?

Équipe

Équipe Céreq

Acteurs, ressources et territoires dans le développement (ART-DEV)
Zeineddine KHELFAOUI, Stéphane MICHUN

2025 > 2026
Ce qui sera fait

L'exploitation des données de l'enquête EFE sera achevée. Il en sera de même du travail bibliographique sur les dernières réformes du système de formation continue français. Une publication Céreq sera proposée.

2024 > 2025
Ce qui a été fait

Un projet d'exploitation de l'enquête EFE a été déposé. Il s'agit d'éclairer la diversité des pratiques de formation dans les petites entreprises (moins de 50 salariés). Les premiers tris à plat et tableaux croisés ont été réalisés.

Afficher l'historique du projet

2023 > 2024

Des entretiens ont été réalisés dans l'aide à domicile (ANR SQUAPIN) et des données sur la formation ont été collectées auprès d'Uniformation et des acteurs de branche. Les pratiques de professionnalisation et de formation ont été particulièrement détaillées dans une des associations enquêtées. Une veille documentaire sur la mise en oeuvre de la réforme de 2018 et sur les pratiques de formation des petites entreprises (tous secteurs confondus) a également été menée.

Valorisations

Ferraton C. & Michun S. (2022), Les freins à la reconnaissance des compétences dans l’aide à domicile, 41èmes Journées de l’AÉS « Économie sociale et Crises du XXIe siècle », Grenoble, 8 et 9 septembre 202

Michun Stéphane (2022), « Les freins à la reconnaissance des compétences dans l’aide à domicile », in Bruno Lamotte (dir.), Economie sociale et crises du XXIe siècle, Meylan, Editions Campus ouvert, p. 85-103

Ferraton Cyrille, Michun Stéphane (2024), Le coût de l’innovation organisationnelle : le cas des nouvelles organisations du travail dans l’aide à domicile, XXIIIèmes rencontres du réseau inter-universitaire de l’économie sociale et solidaire, Metz, 22-24 mai 2024