Si les travaux sur les mobilités géographiques des jeunes à l’entrée dans l’enseignement supérieur sont relativement nombreux, ceux portant spécifiquement sur les mobilités des habitants des quartiers prioritaires à ce moment de leur parcours scolaire restent, en revanche, quasi inexistants. Pourtant, cette question constitue un enjeu majeur de politique publique, explicitement mentionné dans la loi ORE (Orientation et Réussite des Étudiants) du 8 mars 2018. Cette étude vise ainsi à combler ce manque en analysant les mobilités résidentielles des jeunes de QPV, qu’il s’agisse d’un mouvement vers ou hors des quartiers prioritaires. Elle s’attache également à examiner leurs conditions d’insertion professionnelle une fois sur le marché du travail.
Équipe
Équipe Céreq
Département Entrées et Evolutions dans la Vie Active (DEEVA)
Elsa PERSONNAZ, Arthur Félix SAWADOGO
Également
Aix-Marseille Université
Carla ILARDI
2025 > 2026
Ce qui sera fait
L'année qui vient verra la reprise des résultats en vue de la soumission d'un article dans une revue scientifique.
2024 > 2025
Ce qui a été fait
Cette étude repose sur l'exploitation des données de l'enquête Génération 2017 interrogée en 2020.
Les premiers résultats mettent en évidence des différences marquées dans les profils sociodémographiques et scolaires : les sédentaires (jeunes résidant en QPV au bac et à la fin de leurs études supérieures), aux origines sociales les plus défavorisées, constituent la population la moins diplômée ; les néo-résidents, arrivés en QPV après leur bac, plus souvent étrangers, sont, à l’inverse, la population la plus diplômée de la cohorte. Les jeunes ayant quitté ces quartiers à l’issue du bac entrent également sur le marché du travail avec des niveaux élevés d’éducation.
Si les trajectoires professionnelles sont d'abord déterminées par leurs dotations scolaires à l’entrée sur le marché du travail, la mobilité résidentielle, vers ou en hors ces quartiers, joue également un rôle déterminant. Ainsi, les jeunes ayant quitté le QPV après leur bac ont connu les meilleures conditions d’insertion, meilleures que celles des jeunes venus résider dans un QPV après leur bac, qui pourtant sont, et de loin, les plus diplômés de la génération. Les résultats des modélisations économétriques confirment ces observations et suggèrent l’existence d'une inégalité de traitement à l’encontre des jeunes résidant en QPV. L’effet stigmatisant du quartier, déjà mis en évidence dans des travaux antérieurs, semble disparaître après une mobilité résidentielle. Ces résultats pourraient également indiquer que les jeunes ayant quitté les QPV disposent de compétences sociales, qui offrent un avantage comparatif dans l'accès à l'emploi.
Publications
- Personnaz, Elsa ; Sawadogo, Arthur Félix W. ; Ilardi, Carla (collab.). Mobilités résidentielles après le bac : incidences sur les parcours scolaires et professionnels des jeunes des quartiers prioritaires (QPV). Marseille : Céreq, 2025. pp. 183-197 in Céreq Echanges n° 27
Lien vers la publication - Ilardi, Carla ; Personnaz, Elsa ; Sawadogo, Arthur Félix W.. Rester en QPV après le bac, en partir ou venir y résider : incidences sur les parcours scolaires et professionnels. Marseille : Céreq, 2025. 40 p in Working Paper n° 37
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