La possibilité de télétravailler pendant un ou plusieurs jours par semaine s’est fortement accrue depuis la crise sanitaire et le premier confinement du printemps 2020. Moins de 10 ?s salariés avaient accès au télétravail en 2019, lequel concerne environ 26 ?s salariés maintenant. Qu’en est-il pour des jeunes qui ont 5 à 6 ans d’expérience derrière eux ? À professions équivalentes, font-ils plus usage du télétravail que leurs ainés ? Existe-t-il un lien entre leur expérience du télétravail pendant le premier confinement et le fait de télétravailler trois ans plus tard ? L’usage du télétravail est-il un motif de satisfaction et de maintien dans l’emploi par rapport à des homologues occupant la même profession, mais ne télétravaillant pas ? Des travaux ont montré des effets ambivalents du télétravail sur le bien-être des personnes, notamment à l’occasion de la crise sanitaire ; qu’en est-il avec quelques années de recul et l’apprentissage collectif de la maitrise des outils collaboratifs, dans laquelle les jeunes générations d’actifs sont avantagées par rapport à leurs ainés.
Équipe
Équipe Céreq
Département Entrées et Evolutions dans la Vie Active (DEEVA)
Arnaud DUPRAY
2025 > 2026
Ce qui sera fait
Des résultats antérieurs établissent l'absence de relation entre télétravail et bien-être au travail (voir Hallépée, Mauroux, 2019). C'est ce qu'on constate aussi en statistiques descriptives sur les données de génération à 6 ans, après avoir construit des scores de réalisation professionnelle et de sentiment d'être bien payé. Pourtant, dans certaines professions, la satisfaction paraît plus haute chez les télétravailleurs.
Il s'agira d'aller plus loin par l'estimation de modèles linéaires ou ordonnés sur ces scores de satisfaction en prenant en compte la FAP d'appartenance. On se posera aussi les questions de savoir si le télétravail offre plus de satisfaction à certains niveaux de diplômes ou pour les jeunes qui sont parents, le télétravail pouvant donner plus de souplesse en matière d'organisation personnelle et familiale. On pourra notamment observer à partir de Tracov2 si le télétravail s'accompagne d'un investissement domestique plus important que pour les non télétravailleurs.
2024 > 2025
Ce qui a été fait
Cette étude s'appuie sur les données de génération et cherchera également à explorer le lien télétravail et âge à l'aide de l'enquête Tracov2 (enquête réalisée au 1er trimestre 2023 avec plus de 28 000 répondants) de la Dares qui concerne des personnes de 18 à 62 ans.
On montre que les jeunes ne télétravaillent pas plus que leurs aînés : 25,5 ?s salariés. Mais si on écarte les postes non télétravaillables, c'est en réalité la moitié des personnels qui télétravaillent régulièrement. Seuls 21 % télétravaillent en 2023, après 6 ans de vie active avaient télétravaillé au moment du confinement, signe que le vivier puise bien au-delà de l'effet levier du confinement. Pas d'écart significatif entre hommes et femmes dès lors qu'on est sur les postes télétravaillables. Seul écart significatif: les femmes qui ont un enfant sont 54,2 % à télétravailler contre 48,4 % pour celles sans enfant. En termes de qualification et de niveau de diplôme, les employés qualifiés, les techniciens puis les ingénieurs et cadres télétravaillent le plus souvent après 6 ans de vie active, c'est à dire davantage les Licences Pro, BTS/DUT et diplômés de bac + 3 à 4 qu'en deçà ou qu'au-delà. Globalement, c'est dans les petites PME (de 6 à 19 salariés) que le télétravail et le plus répandu et également parmi les entreprises de plus de 10000 salariés. Et d'un point de vue géographique, il est le plus appliqué dans les communes rurales.