En France, l’insertion professionnelle des jeunes précaires, souvent issus de milieux modestes constitue une priorité des politiques publiques. Divers dispositifs ont été mis en place, comme le plan « 1 jeune, 1 solution », pour favoriser leur accès à l’emploi. Cependant, des inégalités persistent, notamment dues à l’origine sociale, influençant les parcours scolaires et, par conséquent, l’insertion professionnelle. L’alternance, historiquement sélective, s’est développée dans l’enseignement supérieur et favorise une meilleure insertion, indépendamment du milieu d’origine.  Cette étude vise à analyser l’impact de l’alternance sur les parcours professionnels des jeunes d’origine modeste ayant échoué à obtenir leur diplôme, malgré un passage par l’alternance. Elle interroge la valeur de cette expérience dans leurs débuts professionnels, en comparant leur insertion à celle de leurs pairs diplômé·es, issu·es de la voie scolaire ou de milieux favorisés. Pour cela, l’étude s’appuie sur les données des enquêtes Génération 2010, Génération 2013 et Génération 2017 qui interrogent les jeunes trois ans après leur sortie du système éducatif, afin d’évaluer l’effet différencié de l’alternance selon le niveau de diplôme préparé.

Équipe

Équipe Céreq

Département Entrées et Evolutions dans la Vie Active (DEEVA)
Valérie ILARDI, Lola LERCARI

2024 > 2025
Ce qui a été fait

Projet finalisé

Si l’accès à l’apprentissage n’est pas neutre du point de vue des origines sociales, les jeunes qui parviennent à y accéder bénéficient d’une plus-value aussi bien dans le secondaire que dans le supérieur, qu’ils obtiennent leur diplôme ou non, comparé aux jeunes formés par la voie scolaire. L’alternance apporte une plus-value en termes de réussite scolaire, notamment pour les apprentis d’origine modeste dans le supérieur.

De plus, lorsqu’ils sortent diplômés de cette voie de formation, l’apprentissage permet également de réduire les inégalités sociales ; constat cependant qui concerne pour l'essentiel les alternants de l’enseignement supérieur.

Pour les apprentis non diplômés de leur dernière formation, des disparités s’observent selon le niveau de sortie. Dans l’enseignement secondaire, les apprentis non diplômés les moins favorisés restent désavantagés en comparaison à leurs pairs provenant de milieux plus aisés en termes d’insertion. Dans le supérieur, ces apprentis non diplômés bénéficient d’une prime de l’apprentissage qui se traduit par une meilleure insertion que celle des  diplômés de la voie scolaire provenant d’un milieu cadre ou intermédiaire. Les jeunes étant passés par l’apprentissage même s’ils sortent sans obtenir leur diplôme bénéficient toujours d’un avantage comparé aux jeunes non-diplômés de la voie scolaire, et ce quel que soit le niveau de sortie.

Publications

  • Ilardi, Valérie ; Lercari, Lola. Quel parcours d’insertion pour les jeunes d’origine modeste ayant pu accéder à l’alternance mais n’ayant pu obtenir leur diplôme ?. Marseille : Céreq, 2025. pp. 257-270 in Céreq Echanges n° 27
    Lien vers la publication

Autres valorisations

Valérie Ilardi, Lola Lercari "Quel parcours d’insertion pour les jeunes d’origine modeste ayant pu accéder à l’alternance mais n’ayant pu obtenir leur diplôme ?" dans BERTHAUD Julien, BONNARD Claire, BUNEL Mathieu et al., coord. Inégalités scolaires et professionnelles. Nouveaux regards. Marseille: Céreq , 2025, p257-270