Réorientations précoces : un jeune sur quatre souhaite changer de métier

Les premières années de vie active ne sont pas synonymes des mêmes dynamiques pour les jeunes : période de stabilisation pour les un·es, début d’une carrière ascendante pour d’autres, ces premières années peuvent aussi être celles de mobilités d’emploi fréquentes, et inciter parfois à une redéfinition du projet professionnel et à un changement de métier. La question des réorientations se pose avec acuité pour la Génération sortie du système scolaire en 2017 : elle a en effet été confrontée aux crises sanitaires et économiques liées au Covid19, sources de déstabilisation et de remise en cause des situations professionnelles. En parallèle, et parfois en lien avec cette crise, des travaux font l’hypothèse d’un déplace ment des valeurs et des normes d’emploi et de travail d’une jeunesse en quête de sens, et d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ce déplacement produirait des réorientations précoces, et modifierait le sens assigné au travail (utilité des emplois, de leur soutenabilité écologique…). De fait, la réorientation en début de vie active concerne une part importante des jeunes de la Génération 2017. Entre le printemps 2020 et l’automne 2023, 36 % déclarent avoir envisagé une réorientation professionnelle, et 24 ?firment avoir engagé des démarches dans ce sens. On s’intéresse dans ce Céreq Bref au profil des jeunes qui ont engagé un projet de réorientation professionnelle, à leurs motivations et à la mise en œuvre de ce projet.