Avec l’ancienneté sur le marché du travail, les stabilisations dans l’emploi et le maintien dans une même entreprise s’accroissent tandis que les mobilités, plus parcimonieuses, deviendraient davantage volontaires/intentionnelles. La crise Covid a-t-elle rebattu les cartes de cette stabilisation progressive en fragilisant certaines situations d’emploi et en redistribuant les motifs de départ des jeunes en début de vie active ?
Différents travaux ont fait le constat que certains secteurs d’activités, de même que les autoentrepreneurs, ont été particulièrement affectés par les confinements successifs ; cette étude pose la question des conséquences possibles du constat d'une crise subite sur les mobilités professionnelles : cela a-t-il suscité une hausse des départs ? Des changements de statuts ? Un élan de retour vers le salariat ? Une hausse des souhaits de reconversion professionnelle se répercutant dans des départs plus massifs ?
Équipe
Équipe Céreq
Département Entrées et Evolutions dans la Vie Active (DEEVA)
Arnaud DUPRAY
Également
LEST
Stéphanie MOULLET
2025 > 2026
Ce qui sera fait
Il s'agira d'implémenter l'analyse en double différence sur plusieurs mesures de rotation de la main-d'œuvre et de tenter d'expliquer certaines variations de comportements (changements dans les modalités de contractualisation et de gestion de la main-d'œuvre dans certains secteurs, évolution des priorités professionnelles conduisant à des projets de mobilité plus radicale, etc.). Nous envisageons aussi la possibilité de faire des analyses stratifiées en fonction du niveau d'études initial ou du niveau d'emploi en début de période, mais également de possibles focus sectoriels (sur des regroupements d'activités) pour examiner si les éventuelles variations de comportement regardent l'ensemble de la cohorte ou ont plus spécifiquement concerné des profils particuliers d'individus selon leurs contextes professionnels.
2024 > 2025
Ce qui a été fait
Nous comparons les trajectoires de début de vie active au regard des modalités de fin de séquence d’emploi et des motifs de rupture de contrat durant les 6 années de deux Générations de primo-sortant·es du système éducatif en France métropolitaine : la Génération 2017 qui a connu la crise de 2020, interrogée en 2020 et 2023 et la Génération 2010, interrogée à trois reprises en 2013, 2015 et 2017. Nous répartissons en 2 phases les observations au sein de chaque enquête pour comparer d'éventuelles évolutions inhabituelles de comportement sur le marché du travail dans la cohorte 2017 entre 3 et 6 ans de vie active par rapport aux comportements observés sur le même horizon d'activité dans la Génération 2010.
Sur la base de cette comparaison, nous proposons une méthodologie en différence de différence afin de tenter d’évaluer l’impact causal de la crise sanitaire sur les trajectoires professionnelles de ces jeunes au-delà de leurs trois premières années de vie active et sur les modalités de rotation et de stabilisation de la main-d’œuvre.
Nous avons d’ores et déjà mis en lumière des différences de comportements de mobilité en intensité et dans leurs modalités (sortie d'EDI, démission) en deuxième phase de l'enquête Génération 2017, par rapport à l'évolution entre les deux phases (avant 3 ans, après 3 ans) de la cohorte 2010.
Valorisations
Céreq Echanges, prévu pour octobre 2026.
Article dans une revue à comité de lecture, prévu pour décembre 2026. Une fois la publication Céreq achevée et fonction de la teneur des résultats